Félix Fénéon : le néo-impressionnisme

«Mais n'est-il pas possible d'instituer un tableau de façon précise et consciente ? Un groupe de peintre l'affirme et le prouve.
Cette réforme, que faisait pressentir l'oeuvre de M. Claude Monet et dont M. Camille Pissarro avait la nette intuition,un nouveau venu, M. Georges Seurat, en prit l'initiative et en établit les termes dans son tableau Un dimanche à la Grannde Jatte (1884-1885). Les tons sont décomposés en leurs éléments constitutifs; des taches expriment ces éléments : elles s'offrent en une mêlée où leurs proportions respectives sont, on peut dire, variables de millimètre en millimètre ; s'obtiennent ainsi de pacifiques dégradations de teintes, des modelés souples, les colorations les plus délicates».

Extrait de : Félix Fénéon, «L'impressionnisme scientifique», in Au-delà de l'impressionnisme, ed. F. Cachin, paris, Hermann, 1966, p. 75.